Les Rencontres vibrantes LGL/IPAG/Uni Bern à Bern…

Pour notre 4ième rencontre avec nos planétologues préférés grenoblois, nous avons été accueillis à l’université de Bern par l’équipe de Nick Thomas. Antoine Pommerol en post-doc en ce moment à l’Université de Bern nous avait même réservé un accueil chaleureux (merci Antoine!).  Malgré des températures quasi martiennes, nous avons sur 2 jours partagé nos savoir-faire et résultats. L’équipe de Grenoble nous a présenté la base de données spectrales GHOSST et les corrections spectro-photométriques Mars-ReCo des données CRISM.  L’équipe bernoise nous a montré ses montages expérimentaux comme un petit spectro-imageur fort prometteur ainsi que leurs résultats sur les fentes de dessiccations martiennes. De notre coté, Loic a présenté les derniers développements de son application de serveur de données martiennes avec une belle démo (!); Damien a présenté ses derniers résultats sur les argiles martiens et  Samantha les sédiments sulfatés de Melas Chasma.

            Mais le clou de cette rencontre a été la visite du centre de test en vibrations des instruments embarquées sur sondes spatiales de l’université de Bern.  Une machine  simule les vibrations auxquelles un instrument est soumis lors du lancement d’une fusée qui effectue la mise en orbite d’une sonde. Ce fut une expérience vibrante, jusqu’à 20 g!!

Curiosity trouve du gypse dans le cratère Gale

Le rover Curiosity vient de faire sa première détection minéralogique de circulation d’eau dans le cratère Gale (quelques mois après être passé dans un ancien lit de rivière). Il s’agit cette fois-ci de veines de minéraux hydratés découvertes sur un affleurements rocheux.

C’est l’instrument franco-américain ChemCam qui a analysé la composition élémentaire de ces veines très claires, de quelques millimètres d’épaisseur seulement, remarquées sur les images de la caméra du rover (on les voit sur l’image de gauche, ci-dessous). Après avoir focalisé un laser sur la roche pour en volatiliser une petite partie, un spectroscope analyse la lumière émise et l’on arrive à en déduire la présence de certains atomes dans la roche. Les scientifiques de la mission ont remarqué que les minéraux qui composent ces veines sont bien plus riches en soufre et surtout en calcium que les roches autour. Il s’agirait certainement de sulfates de calcium, comme le gypse, qui sur Terre se forme souvent par précipitation de fluides circulant dans des fractures de la roche (comme sur l’exemple de l’image de droite, ci-dessous).

Il a donc été décidé de prélever une petite partie de ces roches pour en analyser plus précisément la composition avec les autres instruments du rover. C’est la première fois que la petite foreuse montée sur le bras de Curiosity va être utilisée !

Des veines de gypse vues par Curiosity, comparées à des veines similaires sur Terre
Credit: NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/LGLyon/Planet-Terre