e-Planets disponible sur le fédivers (Mastodon, etc)

Le site était un peu calme ces derniers temps, mais voici une première news de pré-rentrée: il sera désormais possible de suivre l’activité de recherche planétologie lyonnaise depuis le fédivers!

Qu’est-ce que le fédivers (fediverse en anglais)? Ce sont divers sites qui peuvent se parler entre eux. Avec un compte sur l’un, vous avez accès au contenus des autres, le plus connu est la famille de sites qui utilisent Mastodon.

Le site e-Planets devient lui même un membre à part et les articles seront publiés directement par le compte @blog (qui « repouet » les auteurs).

Profile d’e-Planets depuis l’interface web de Mastodon

L’idée est de pouvoir suivre le site dans ses flux plus facilement. Cette interopérabilité repose sur les plugins fédivers de WordPress et pourraient être un peu instable au début, et tout n’as pas été testé — notament les commentaires.

Si vous voulez un peu plus de publications, ajoutez également @leplanetolog, ou alors si vous êtes utilisateur de MarsSI: @marssi@mastodon.social !

Opérations nocturnes de Perseverance

Voilà maintenant plus de 250 jours que Perseverance est sur Mars, ce qui a beaucoup occupé l’équipe e-planets. Cette nuit, Erwin et Cathy étaient en charge des activités du lendemain de l’instrument SuperCam. Les instructions du rover sont envoyées in fine depuis la côte Ouest des Etats-Unis, d’où les horaires (très) décalés… Le laboratoire de géologie de Lyon était transformé cette nuit en salle de contrôle !

Mars click and collect

Perseverance (NASA) qui va arriver sur Mars en février prochain entamera alors sa grande campagne de collecte d’échantillons martiens. Si tout va bien, ils seront récupérés par une vaste mission (ESA/NASA) dans la prochaine décennie.

Rendez-vous le 1er décembre pour un nouveau mardi de l’espace avec la participation de Michel Viso (CNES) et de Cathy. Au programme :18 février 2021 : le « Pick and Collect » de cailloux sur Mars commence !Objectif : rapporter des échantillons, bien choisis, sur Terre dans les années 2030. Même confinés, des centaines de scientifiques à travers le monde préparent ce retour. L’astromobile Perseverance de la NASA va assurer le prélèvement des échantillons. Où aller les chercher ? Comment les choisir ? Qu’allons-nous en faire avant qu’à la fin de la décennie un véhicule européen aille les récolter ?

C’est à suivre en direct dès 19h30 sur twitch.tv/cnes_france?

Du nouveau sur Mars : l’équipe e-Planets vous emmène découvrir le site d’atterrissage du rover Perseverance

Pour la première fois dans l’histoire de l’exploration martienne, une agence spatiale, la NASA, envoie un robot explorer les terrains les plus anciens et mystérieux de Mars : une ère que les scientifiques nomment le Noachien, soit il y a environ 4 milliards d’années. Si cette époque est encore peu comprise, les terrains qui s’y sont formés sont marqués par des traces d’activité hydrologique abondante. De plus, c’est à cette époque que la vie apparaît sur Terre, ce qui laisse espérer bon nombre de scientifiques la découverte de potentielles traces de vie ancienne sur des terrains martiens d’âge noachien.

Le site choisi pour l’atterrissage du rover Perseverance (mission Mars 2020) est le cratère d’impact Jezero, ou « lac » en slovène, dont le nom n’a pas été choisi au hasard. En effet, de nombreux indices laissent à penser que ce cratère large d’environ 50 km a un jour été un lac, à une époque où l’eau liquide était stable à la surface de Mars. Jezero possède un delta, connecté à un vaste réseau d’anciennes rivières ayant drainé une des régions de Mars apparaissant la plus riche d’un point de vue minéralogique : la région de Nili Fossae.

En plus de ses terrains à haut potentiel exobiologique, le site d’atterrissage du cratère Jezero expose des roches ayant préservé le passé volcanique intense de Mars au Noachien. Lucia, appuyée de Cathy, Patrick, Loïc, Gilles, Erwin, Sylvain, Cédric et Matthieu, a cette année publié une étude sur ces terrains volcaniques peu communs, riches en olivine et carbonates, dont les résultats ont été repris dans un communiqué de presse de l’ESA, l’agence spatiale européenne.

Les terrains riches en olivine et carbonates apparaissent bleus sur cette vue 3D en fausses couleurs. © NASA/JPL/Université d’Arizona ; traitement de l’image : L. Mandon

L’équipe révèle ainsi que ces terrains formés il y a environ 3,8 milliards d’années résultent le plus probablement d’éruptions volcaniques explosives particulièrement intenses, ayant recouvert la région sous des milliers de kilomètres carrés de cendres et autres dépôts pyroclastiques. Ces terrains font partie des roches qui seront échantillonnées en priorité dans l’optique d’un retour d’échantillons sur Terre. Des analyses poussées en laboratoire permettraient ainsi une comparaison directe entre l’âge de formation estimée depuis l’orbite et l’âge véritable de ces roches, calibrant ainsi la chronologie martienne.

De nombreux membres de l’équipe sont impliqués de près ou de loin dans cette mission, qui nous en sommes sûrs, permettra de lever le voile sur un certain nombre d’incertitudes quant à notre connaissance de l’histoire de Mars, mais qui pourrait également se révéler riche en rebondissements… Affaire à suivre de près !

Meeting scientifique de e-Planets

Lundi 16 décembre, toute l’équipe e-Planets était réunie pour partager les derniers travaux de recherche de chacun. Nous avons eu une belle session sur les petits corps du système solaire en particulier les comètes. Beaucoup de ses travaux sont réalisés dans le cadre du projet ERC THEMISS dirigé par Aurélie Guilbert Lepoutre qui vient de rejoindre l’équipe e-Planets.  Nous avons discuté des derniers résultats du Rover martien curiosity, de la géologie du futur site d’atterrissage du prochain rover américain Mars2020 et de la source possible des météorites martiennes. Nous avons aussi partagé des résultats sur la minéralogie de la croute lunaire et les mécanismes d’ascension des magmas dans cette croute lunaire. Nous nous sommes également intéressés aux modèles numériques de terrain martiens issus de stéréophotogrammétrie et à leur erreur. Enfin, nous avons eu de riches discussions sur la minéralogie martienne que ce soit sur les roches riche en silice ou les roches de la croute martienne riches en pyroxene. En résumé, l’équipe a été bien active en cette année 2019 et de nombreux résultats ont été produits. Vivement l’édition 2020!

Notez les magnifiques pulls de la compagnie norvégienne HYSPEX portés par Lu, Lucia, Melissa et Cathy

Bassin d’impact géant sur Mars

L’équipe e-planet met en lumière un bassin d’impact enfoui de 1000 km de diamètre sur Mars, témoin du bombardement primitif de Mars. Lu Pan, Cathy Quantin-Nataf, Sylvain Breton et Chloé Michaut ont réuni leurs expertises pour identifier un bassin d’impact géant martien. Les cratères d’impact ont façonné les paysages planétaires. Contrairement à la Lune, Mars montre peu de bassins d’impacts datant du bombardement intense du début de l’histoire des planètes, dont l’activité coïncide avec l’émergence de la vie.  Ceci suggère que cette partie de l’histoire de Mars ne nous serait plus accessible. Mais cette étude met en évidence la présence d’un bassin d’impact d’environ 1000 km de diamètre enfoui sous des coulées de laves plus récentes masquant son expression topographique. Ce cratère localisé à l’ouest de Chryse Planitia près de l’équateur martien se serait produit il y a 4 milliard d’année par la collision d’un bolide de plus de 100 km et aurait été relaxé assez vite, puis enseveli sous des coulées de laves. Cette étude ouvre un nouveau regard sur l’enregistrement du bombardement primitif martien, d’autres bassins pouvant être mis à jour grâce à des techniques de reconstitution du sous-sol martien à partir des données orbitales similaires à celles utilisées dans cette étude. Ces techniques ont été développées par Sylvain Breton dans le cadre de sa thèse qui sera soutenue tout bientôt….

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici le lien vers le papier : https://hal-univ-lyon1.archives-ouvertes.fr/hal-02296349

Vue 3D de l’anomalie de gravité du cratère enfoui dans la région de Chryse Planitia, Mars.

Mars sous toutes ses coutures à Berlin :

Clément et Sylvain se sont rendus à l’EPSC (European Planetary Science Congress) à Berlin pour présenter les derniers résultats de leur travail de thèse. Ces deux doctorants ont tout les deux parlé de Mars et de son histoire.
Dans un poster Clément a expliqué comment il a réussi a estimer le volume de lave émis par la province volcanique de Tharsis : le plus gros volcan du système solaire. Pour réaliser cela il a du estimer à quel point le volcan a plié la croute martienne en regardant le materiel exhumé par les très gros cratères de météorite tout autour de Tharsis.
Justement, c’est de cratères de météorites dont Sylvain a discuté au cours d’une présentation orale. En travaillant sur les cratères formés par les éjectas d’autres cratères il a découvert que à partir d’une certaine distance du premier cratère, certains des cratères secondaires formaient eux même d’autres cratères (cela fait beaucoup de cratères dans une seule phrase).
C’est fatigués, mais content de leur travail que Clément et Sylvain sont rentrés à Lyon.

Exomars a atterri sur Mars !

 

Virtuellement….Cette semaine, nous avons fait une simulation d’atterrissage du rover Exomars sur le site d’atterrissage que notre équipe e-planet propose : Oxia Planum. En collaboration avec des planétologues britanniques, nous (Lucia et Cathy) nous sommes entrainés à l’arrivée du rover Exomars. En début de semaine, nous avons découvert le site exact pour nous mettre dans des conditions inconnues.  Nous avions comme objectif de  1) cartographier 1 kilomètre à la ronde autour du site  les zones dangereuses pour la traficabilité du rover et  les zones à analyser en priorité pour remplir les objectifs scientifiques de la mission et 2) décider en fin de semaine la route à suivre pour les 90 premiers jours de la mission ainsi que la route et les objectifs à long terme. L’image jointe montre une vue du site sur lequel nous avons travaillé cette semaine en 3D. Les couleurs représentent les minéraux argileux. Les argiles sont des minéraux formés par action de l’eau qui sont la cible principale de ce site. Les roches présentant ces minéraux argileux pourraient avoir préservé des traces de vie potentielles.  Cet exercice nous aura permis de travailler en équipe internationale, de tester des outils de travail collaboratifs internationaux et tester notre capacité à prévoir une route pour le rover en moins d’une semaine : objectif atteint ! Vivement le vrai atterrissage!

Portes ouvertes de l’observatoire

A l’occasion des portes ouvertes de l’observatoire de Lyon les 23 et 24 juin derniers, l’équipe e-planet proposait un atelier de formation des cratères d’impact en lançant un projectile dans de la farine soit à la main soit avec un paintball.  L’expérience montre aux petits comme aux grands l’influence de la vitesse d’impact sur la forme finale du cratère. Merci à Cédric, Matthieu, Lucia, Erwin et Cathy pour avoir tenu cet atelier et fait partager leur savoir avec le grand public. Voici un extrait en image  et en video !