Réunion scientifique de l’équipe OMEGA/Mars Express

L’équipe scientifique de l’instrument OMEGA de Mars Express s’est rassemblée du 10 au 12 juin pour discuter des dernières études faites avec les spectro-imageurs martiens. La réunion s’est déroulée à Venise en Italie, 2 ans après la réunion précédente. Cathy, Anouck et Damien étaient présents.

L’occasion était particulière puisque ce sont les 10 ans du lancement de Mars Express ce mois-ci. En plus des études récentes, on a donc rappelé les principales découvertes faites avec l’instrument OMEGA, et la liste est impressionnante ! Depuis l’étude des glaces, du volcanisme, de l’altération aqueuse, des processus atmosphériques jusqu’à l’étude du satellite Phobos…

Anouck à la réunion OMEGA
Anouck présente ses résultats sur l’étude des détections d’olivine sur Mars

Etaient aussi invités des chercheurs des équipes ChemCam et SAM sur le robot Curiosity, qui nous ont montré les découvertes du rover au début de sa mission, ainsi que Philippe Lognonné à propos de la mission de la NASA Insight, un atterrisseur qui doit aller installer une sismomètre et une sonde thermique sur Mars en 2016.

Olivier Witasse et Jorge Vago de l’ESA sont également venus nous montrer les statuts de la mission Mars Express et du projet ExoMars.

Le retour de la réunion s’est vu un peu perturbé avec les grèves des contrôleurs aériens !

 

A nous la gestion automatisée des données martiennes!

Après un an de gestation, l’application développée par Loic a été releasée !!! Après la démonstration par le designer manifestement ravi (!) , toute l’équipe a été autorisée à tester ses capacités. Verdict :  ca MARCHE!  A nous les boutons magiques qui en un clic exécutent des heures de travail….Merci Loic et vive l’informatique!

 

Rencontres Exobiologiques pour Doctorants 2013 (RED13)

La semaine dernière se déroulait les Rencontres Exobiologiques pour Doctorants 2013 (RED13, lien).

Organisé par la présidente de la Société Française d’Exobiologie (SFE, lien), Muriel Gardaud (lien),  et un autre membre : Hervé Cottin (lien).

Une vingtaine de doctorant ayant une thèse en rapport avec l’exobiologie dans des domaines extrêmement variés (chimie, biologie, physique et géologie) ont participés.

L’équipe eMars ne pouvait pas rater ça. En tant que doctorant travaillant dans la recherche d’environnements martiens favorables à l’apparition de la vie j’ai pu participer à cette école d’hiver.

Une semaine de cours couvrant toutes les facettes de l’exobiologie nous a donné un état de l’art et nous a présenté les diverses avancées dans ce large domaine ainsi que les pistes qui construiront la recherche de demain en exobiologie.

Cette semaine a permis de montrer une chose importante: l’exobiologie ne fait pas appel à une discipline en particulier. L’approche doit être pluridisciplinaire si l’on souhaite comprendre comment la vie peut apparaître et se développer, que cela soit sur la Terre, Mars, Titan et ailleurs.

Ce billet est une occasion de plus de remercier tous les acteurs ayant permis la réussite de cette école qu’ils fussent intervenants, doctorants ou organisateurs.

En espérant pouvoir participer à la suite de cette école l’année prochaine et pourquoi pas travailler un jour avec certaines personnes rencontrées au RED.

 

Pour les plus connecté d’entre nous : les cours seront bientôt en ligne (lien), une page facebook existe pour la SFE (lien) et pour connaître l’essentiel un compte twitter a « livetweeter » les cours (@SFExobio).

Premier forage martien

Et en attendant de retrouver les premiers résultats de Curiosity à la conférence LPSC (voir cet article), le robot continue ses activités à la surface de Mars.

Vendredi dernier, Curiosity a procédé au tout premier forage dans une roche martienne. L’idée n’est pas de creuser un puits sur Mars ! mais juste de prélever un petit échantillon de roche (précisément 1,6 cm de large et 6,4 cm de profondeur) pour l’analyser avec les instruments situés au coeur du robot pour détecter d’éventuelles traces d’éléments et de matière carbonée qui pourraient renseigner sur la formation de la roche et son habitabilité.

Le petit forage, visible sur l’image ci-dessous, s’est fait dans les roches qui abritent les veines de sulfates identifiées il y a quelques semaines. On pense donc que de l’eau a circulé dans ces roches, d’où leur intérêt particulier. Le site du forage est visible sur un superbe panorama à 360°.
Curiosity pousse son investigation en profondeur
Le forage de 6 cm de profondeur au centre de l’image a été effectué le 8 février 2013. Le trou moins profond à droite est un test fait 2 jours avant. On remarque nettement la différence de couleur entre le rouge de la poussière et le gris de l’intérieur de la roche.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS

Le travail n’est pas fini, l’échantillon récolté doit être préparé, puis analysé, mais on espère avoir tous les résultats pour la conférence en Mars.

Vous pouvez également lire l’article en anglais sur le site du robot.

44ème Lunar and Planetary Sciences Conference

La 44ème Lunar and Planetary Sciences Conference de 2013 approche et l’équipe e-Mars sera cette année encore présente.  Cette fois pas d’oral  mais des posters.

L’un d’entre eux résumera les premiers résultats de la thèse sur la serpentinisation martienne (Lien vers le résumé)

Une nouvelle chaine de  traitement des données hyperspectrales sera présentée à la communauté scientifique et les détections de serpentines et de carbonates seront détaillées. Ces minéraux hydratés sont détectés dans des cratères. Ces structures étant des forages naturels pour les géologues, cela peut signifier que l’hydratation des roches martiennes a eu lieu en profondeur. De plus ces minéraux sont représentatifs de milieux hydrothermaux tels que les fumeurs noirs. Ces résultats posent donc la question de l’habitabilité du Mars primitif !

Ce LPSC sera aussi l’occasion de découvrir les premiers résultats du rover Curiosity puisque pas moins de trois sessions orales y seront consacrées.

Les résumés sont maintenant en ligne depuis près d’une semaine sur le site officiel de la conférence.

La LPSC2013 aura lieu du 16 au 22 mars 2013 et l’équipe eMars sera représentée par son doctorant et sa nouvelle post-doctorante Anouck Ody qui présentera ses derniers travaux de thèse sur l’évolution du volcanisme martien contraint par l’étude des données d’imagerie spectrales (Lien vers le résumé) et de l’analyse des météorites martiennes (Lien ver le résumé).

On pourra également y retrouver Harold Clenet qui y présentera un poster sur les minéraux mafiques sur la Lune (Lien vers le résumé) et co-présentera un autre poster sur un traitement de données hyperspectrales. (Lien vers le résumé).

Vous pourrez suivre les aventures de cette semaine sur twitter avec le mot-croisillon #LPSC2013.

Arrivée d’Anouck Ody

Une Post-Doc de plus rejoint l’équipe e-Mars. Il s’agit d’Anouck Ody qui nous vient de l’IAS d’Orsay où elle a effectué sa thèse sur l’étude des données d’imagerie hyperspectrale martiennes (OMEGA et CRISM) sous la direction de François Poulet. Elle s’est intéressée à l’évolution du volcanisme de Mars à l’échelle globale de la planète.

Son arrivée amène à l’équipe un savoir-faire sur la composition des roches mafiques à la surface de Mars.

Elle restera quelques mois au sein de l’équipe.

Les Rencontres vibrantes LGL/IPAG/Uni Bern à Bern…

Pour notre 4ième rencontre avec nos planétologues préférés grenoblois, nous avons été accueillis à l’université de Bern par l’équipe de Nick Thomas. Antoine Pommerol en post-doc en ce moment à l’Université de Bern nous avait même réservé un accueil chaleureux (merci Antoine!).  Malgré des températures quasi martiennes, nous avons sur 2 jours partagé nos savoir-faire et résultats. L’équipe de Grenoble nous a présenté la base de données spectrales GHOSST et les corrections spectro-photométriques Mars-ReCo des données CRISM.  L’équipe bernoise nous a montré ses montages expérimentaux comme un petit spectro-imageur fort prometteur ainsi que leurs résultats sur les fentes de dessiccations martiennes. De notre coté, Loic a présenté les derniers développements de son application de serveur de données martiennes avec une belle démo (!); Damien a présenté ses derniers résultats sur les argiles martiens et  Samantha les sédiments sulfatés de Melas Chasma.

            Mais le clou de cette rencontre a été la visite du centre de test en vibrations des instruments embarquées sur sondes spatiales de l’université de Bern.  Une machine  simule les vibrations auxquelles un instrument est soumis lors du lancement d’une fusée qui effectue la mise en orbite d’une sonde. Ce fut une expérience vibrante, jusqu’à 20 g!!

Curiosity trouve du gypse dans le cratère Gale

Le rover Curiosity vient de faire sa première détection minéralogique de circulation d’eau dans le cratère Gale (quelques mois après être passé dans un ancien lit de rivière). Il s’agit cette fois-ci de veines de minéraux hydratés découvertes sur un affleurements rocheux.

C’est l’instrument franco-américain ChemCam qui a analysé la composition élémentaire de ces veines très claires, de quelques millimètres d’épaisseur seulement, remarquées sur les images de la caméra du rover (on les voit sur l’image de gauche, ci-dessous). Après avoir focalisé un laser sur la roche pour en volatiliser une petite partie, un spectroscope analyse la lumière émise et l’on arrive à en déduire la présence de certains atomes dans la roche. Les scientifiques de la mission ont remarqué que les minéraux qui composent ces veines sont bien plus riches en soufre et surtout en calcium que les roches autour. Il s’agirait certainement de sulfates de calcium, comme le gypse, qui sur Terre se forme souvent par précipitation de fluides circulant dans des fractures de la roche (comme sur l’exemple de l’image de droite, ci-dessous).

Il a donc été décidé de prélever une petite partie de ces roches pour en analyser plus précisément la composition avec les autres instruments du rover. C’est la première fois que la petite foreuse montée sur le bras de Curiosity va être utilisée !

Des veines de gypse vues par Curiosity, comparées à des veines similaires sur Terre
Credit: NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGNantes/CNRS/LGLyon/Planet-Terre

Un rover de plus de la NASA vers Mars en 2020 !

Alors que Curiosity continue sa mission à la surface de Mars, et que tout a l’air de fonctionner parfaitement, les agences spatiales préparent les futures missions à la surface de Mars. Et à partir de 2016, la cadence sera soutenue :

  • 2016 : La NASA va lancer InSight, une plate-forme au sol (lander) du même type que Phoenix, qui va délivrer notamment un sismomètre et une sonde qui mesurera le flux de chaleur dans la croûte martienne.
  • 2018 : L’ESA prépare un rover dans la mission ExoMars, en collaboration avec la Russie, qui devrait être lancé en 2018. Les ministres des pays membres de l’ESA se sont réunis le mois dernier, et ils ont confirmé la préparation de la mission.
  • 2020 : Et la grande nouvelle, c’est que la NASA vient d’annoncer hier 4 décembre, qu’ils vont étudier un nouveau rover pour un lancement en 2020 ! Basé sur la même architecture que Curiosity, il pourrait préparer des échantillons pour un retour de roches martiennes vers la Terre par la suite.

C’est donc toujours plus de travail pour l’équipe e-Mars pour proposer et aider à sélectionner les meilleurs sites d’atterrissage pour ces missions, selon leurs objectifs respectifs.

Un modèle du rover ExoMars
Crédit: ESA

Départ d’Harold Clenet

e-Mars, c’est finit pour moi! Je viens de commencer mon nouveau contrat de postdoc à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). J’y rejoins l’équipe du Laboratoire de science de la Terre et des planètes (EPSL) dirigé par Philippe Gillet. Je vais quand même continuer à travailler en collaboration avec Cathy Quantin et les e-Marsiens! Vous pouvez trouver mes nouvelles coordonnées sur mon site personnel ou sur l’annuaire de l’EPFL.

L’objectif de ce nouveau postdoc est de faire de la cartographie minéralogique de cratères d’impact et, en comparant avec les résultats de simulations numériques, d’interpréter ces observations en termes de processus géologiques associés à l’impact. Je me concentrerais principalement sur Mars et la Lune.

Merci à Cathy et au projet e-Mars! Ce fut un plaisir de participer durant cette dernière année… Et je souhaite bon courage à tout le monde pour la suite!