Oxia planum est le site recommandé pour l’atterrissage du rover ExoMars

Les 8 et 9 novembre 2018 s’est tenue la 5ième conférence du groupe de travail des sites d’atterrissage pour la mission ExoMars 2020 à Leicester, au Royaume Uni. Au cours de cette réunion, la communauté d’ingénieurs et de scientifiques présents ont voté une recommandation pour atterrir sur Oxia Planum, site découvert par l’équipe e-Planets conjointement avec l’IAS (Institut d’Astrophysique Spatiale) de Paris.

La mission ExoMars, portée par l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) et Roscosmos (l’agence spatiale russe), verra l’envoi en 2020 d’un rover sur le sol martien. La sélection du site d’atterrissage est un processus assez long, au cours duquel plusieurs sites ont été proposés avant de procéder à des choix basés sur divers critères techniques et scientifiques. En 2015, Oxia Planum avait déjà été choisi comme site d’atterrissage, mais le retard de 2 ans de la mission a vu la ré-ouverture des sites à la sélection.

Pour ce congrès, seuls restaient en course les sites d’Oxia Planum, soutenu par une équipe internationale dirigée par e-Planets et John Carter (IAS), et Mawrth Vallis, soutenu par une équipe international dirigée par l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS). Du groupe lyonnais e-Planets, Cathy Quantin-Nataf, Lucia Mandon et Lu Pan ont présenté les travaux de toute l’équipe sur le site d’Oxia Planum. Les deux sites, âgés de plusieurs milliards d’années (> 3,9 Ga), offrent une chance unique d’étudier l’histoire ancienne de Mars, et de remonter dans le temps où la planète était potentiellement habitable par la Vie.

Les sites d’Oxia Planum et Mawrth Vallis, très proches, sont localisés en bordure du bassin de Chryse Planitia, au niveau de très anciens (> 3,9 Ga) dépôts, potentiellement sédimentaires riches en argiles. (c) image : ESA

Pendant plus d’une heure, Cathy a pu présenter le site sous toutes ses coutures : sa géologie, son histoire (intimement reliée à la présence d’eau liquide), l’accessibilité des différentes unités… Mais également les nombreux exercices de simulation d’atterrissage réalisés par l’équipe (voir notre note de blog ici).

Cathy Quantin-Nataf, professeur au LGL

Lucia a présenté la minéralogie du site en détails, fruit du travail de l’équipe pendant plusieurs années grâce aux instruments HiRISE et CRISM, orbitant autour de Mars à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.

Lu, quant à elle, a présenté ses travaux sur les phases ferriques présentes sur le site.

Les différentes équipes d’ingénierie de la mission étaient également représentées, et ont pu exposer leurs rapports concernant les risques (atterrissage et traficabilité) associés aux deux sites.

Le prototype « Bruno » du rover, présenté par Thalès

A la suite de nombreuses discussions, les membres présents ont été conviés à voter pour former une recommandation sur le site préférable. Le consensus, représentant l’avis des scientifiques et ingénieurs, a été que le site de Mawrth Valis et d’Oxia Planum présentaient tous les deux des opportunités pour la recherche de précurseurs de la vie. Cependant, les caractéristiques du module d’atterrissage et du rover rendent l’atterrissage, mais également l’exploration (traficabilité) de Mawrth Vallis sensiblement plus risqués. En conséquences, la communauté a recommandé le site d’Oxia Planum.

Cette recommandation sera prise en compte par le projet pour l’annonce du choix final du site d’atterrissage, courant 2019. Toute l’équipe est néanmoins très fière d’avoir pu contribuer à ce projet !


Réunion à Bern sur la fragmentation des météores martiens

Les bolides de petites tailles qui viennent percuter un corps planétaire avec atmosphère sont fragmentés lors de leur passage dans l’atmosphère. C’est le cas sur Terre comme l’avait illustré la chute de météorite sur Chelyabinsk en 2013. Mais c’est aussi le cas sur Mars. Pour étudier ces phénomènes sur Mars, Olga Popova (spécialiste des météores terrestres de l’académie des sciences de Russie), Bill Hartmann (père de l’analyse des cratères d’impact dans le système solaire, USA), Sylvain Breton et Cathy Quantin-Nataf se sont retrouvés à Bern dans les locaux de l’ISSI (Institut International de Sciences Spatiales).

Curiosity peut de nouveau forer sur Mars !

La dernière fois que le rover Curiosity avait foré avec succès sur Mars, c’était en octobre 2016, sur une roche nommée Sebina. Le forage suivant, à Precipice, avait échoué en raison d’une anomalie avec le « drill feed », le mécanisme chargé de pousser le foret au fur et à mesure du creusement de la roche. Après de multiples tests et diagnostics, les ingénieurs du JPL avaient dû se rendre à l’évidence : il ne serait pas possible de refaire fonctionner ce mécanisme…

Et pourtant, la foreuse est l’un des outils les plus importants du rover, car elle sert à alimenter deux instruments de bord : CheMin, qui permet de déterminer la minéralogie des échantillons par diffraction des rayons X, et SAM, qui permet de mesurer les « gaz évolués » (c’est-à-dire les gaz qui s’échappent de l’échantillon lorsque celui-ci est chauffé jusqu’à 1000°C) mais aussi de détecter et d’identifier d’éventuelles molécules organiques. Bref, la perte définitive de la foreuse aurait été une très mauvaise nouvelle pour le retour scientifique de la mission.

Les ingénieurs du JPL ont donc travaillé d’arrache-pied pour contourner le problème du drill feed, en s’appuyant notamment sur le « testbed », un jumeau de Curiosity resté ici sur Terre. La solution qu’ils ont trouvée consiste à utiliser directement le bras robotique qui porte la foreuse pour pousser le foret dans la roche (voir cet exemple en vidéo). Cela semble facile sur le papier, mais le bras n’ayant pas été conçu pour cette tâche, il fallait s’assurer qu’il puisse appliquer exactement la force nécessaire, tout en maintenant le foret bien droit pour ne pas le tordre.

Ce week-end, cette solution a été testée sur Mars, sur une roche nommée Duluth, et c’est avec une certaine appréhension que toute l’équipe de la mission, ingénieurs comme scientifiques, attendait le résultat. Lundi matin, un e-mail envoyé par Ashwin Vasavada, le responsable scientifique du projet, a rassuré tout le monde : « Duluth is now a drill hole! », disait l’objet. Curiosity peut de nouveau forer sur Mars, et c’est une excellente nouvelle pour la science martienne !

Le trou creusé par la foreuse de Curiosity sur la roche Duluth. Image Navcam, sol 2057 (20 mai 2018). NASA/JPL-Caltech.

Tempête de « neige » à la surface de Tchouri

A partir des images acquises par le module OSIRIS de la mission Rosetta,  récemment mises à disposition par l’Agence Spatiale Européenne, l’utilisateur twitter landru79 a réalisé une animation qui nous donne une vue un peu surréelle de la surface de la comète Tchouri dont la poussière donne l’apparence d’une tempête de neige:

 

Mars fait l’actualité !

Beaucoup d’évènements ont mis Mars à l’honneur cet automne.

On commence avec La Nuit Européenne des Chercheurs le 30 septembre dernier. Y était organisé un « duel astro » entre Florence Porcel, grande vulgarisatrice d’astro et fan de Mars, et Damien Loizeau de notre équipe, le tout animé par Caroline Vilatte de l’Observatoire de Lyon. La discussion, qui tournait donc autour de Mars, est maintenant en vidéo !

Duel Astro, Florence Porcel vs. Damien Loizeau

Au cours de la même soirée, le site d’information Lyon Capitale posait des questions du public aux chercheurs, voici à quoi l’on pense quand on nous demande « y a-t-il des odeurs dans l’espace ? »

Ensuite, en octobre, Damien a donné un double podcast sur Podcast Science, sur l’histoire de l’exploration martienne, c’est à retrouver ici épisode 271, et  épisode 272. Vous pouvez y retrouver 400 ans d’histoire, des premières observations à la lunettes, aux toutes dernières sondes spatiales.

Et en parlant des dernières sondes spatiales, justement, la semaine dernière arrivait la première partie du programme ExoMars ! TGO s’est mise en orbite et le petit atterrisseur Schiaparelli a tenté un atterrissage, qui a malheureusement râté suite à un cafouillage avec le décrochement du parachute et le fonctionnement des rétro-fusées. Le CNES et la Cité de l’Espace à Toulouse avaient organisé un webcast pour l’évènement, et Damien est allé y parler de la sélection du site d’atterrissage et d’Oxia Planum, pour la 2ème moitié du programme ExoMars, le rover qui doit partir en 2020. Ca se passe à 1h51 dans la vidéo. 

Arrivée de TGO, Cité de l’Espace-CNES

Oxia planum selectionée!

L’ESA a rendu son rapport sur la pré-sélection de 4 sites d’atterrissage pour Exomars. Le site d’Oxia planum défendu par e-Mars est bien sur sélectionné avec une mention spéciale en plus! L’information est relayée par la presse ici et sur le super nouveau site de valorisation scientifique de l’université lyon1 ici,  que je vous invite à découvrir!

Et bien plus qu’à se remettre au boulot pour la suite de la sélection…

 

L’équipe e-Mars fait parler d’elle

Benjamin Bultel apparait dans les pages de la Société Française d’Exobiologie !

Benjamin, doctorant made in e-Mars

Benjamin s’est fait interviewer pour le site web de la SFE. Il raconte son parcours, ses recherches et leur lien avec l’exobiologie. Si l’exploration vous intéresse, n’hésitez pas à aller en apprendre un peu plus !

On te souhaite de continuer l’exploration après la fin de la thèse !

ExoMars se rapproche d’Oxia Planum!

Une soixantaine de scientifiques européens étaient réunis fin Mars 2014 au centre européen de l’agence spatiale européenne (ESA) dans les environs de Madrid pour proposer et pré-choisir les sites potentiels d’atterrissage pour le robot européen ExoMars, conçu pour rechercher la vie sur Mars. Cet événement est relaté dans un article de la revue Nature.  ExoMars et ses 300 kg est une mission conjointe de l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’agence spatiale russe (Roscosmos), qui doit atterrir sur la planète rouge au début de l’année 2019. Armé d’un forage qui peut sonder les 2 premiers mètres, le rover est conçu pour rechercher la matière organique  qui aurait éventuellement été préservée du rayonnement cosmique.

Credit:ESA

            L’équipe e-Mars en collaboration avec John Carter (IAS) y défendait le site de Oxia Planum qui est apparu comme un site particulièrement pertinent pour ExoMars. En effet, ce site correspond à un vaste plaine riche en argiles, minéraux contenants de l’eau dans leur structure et jouant un catalyseur  très efficace pour de nombreuses réactions organiques. Mais les contraintes pour un atterrissage en toute sécurité sont nombreuses. Tout d’abord, l’ellipse d’incertitude d’atterrissage pour ExoMars  fait 104 km de long pour 19 kilomètres de large tandis que le robot ne parcourra que quelques kilomètres. Il faut donc un endroit montrant des affleurements à fort potentiels scientifiques sur plus de 100 km par 19 km ce qui est le cas d’Oxia Planum.  Ensuite, le site doit être à une altitude plus basse que -2000 m pour assurer le freinage. Le site ne doit pas être dans les zones poussiéreuses martiennes et enfin le site doit être relativement plat.  Et c’est justement le cas d’Oxia planum. Il s’agit  d’une vaste plaine datant de 4 milliard d’années l’époque où l’eau était abondante sur Mars et l’époque où la vie apparaissait sur Terre. De plus par endroits ces roches très vielles ont été protégées du rayonnement cosmique par une couche de lave plus récente et qui les a mis à l’abri jusqu’à aujourd’hui. Toutes les conditions pourraient avoir été réunies pour préserver de la matière organique fossile potentielle sur Oxia Planum.

            Ce mois ci, le groupe de travail de l’agence spatiale européenne auquel appartient un eMartien,  Damien Loizeau, publiera la liste du top 4 des sites potentiels à conserver pour la suite du processus de sélection.  Oxia Planum devrait en faire partie!

Pour plus d’information, vous pouvez aussi visiter le site de science pour tous de l’université lyon1!

Les détectives Martiens

 Deux eMartiens ont fait la une d’Euronews : Anouck et Damien. Pour l’occasion, les journalistes de la chaine avaient envahi le labo pendant une journée.  Le chaine européenne a réalisé un reportage sur Mars à l’occasion des 10 ans de la sonde MarsExpress . Et oui, voilà 10 ans que notre sonde européenne Mars Express scrute la planète Mars révolutionnant notre vision de la planète au grès de ses découvertes : découverte des minéraux hydratés, dynamique des calottes polaires, vue en 3D de la surface de Mars, détection d’échappement de méthane… Et de nombreuse données restent encore à analyser et nous enthousiasment au quotidien. Le reportage est accessible sur le net en Français ou en Anglais.

3 petits extraits…

 

Pour plus  d’informations sur la sonde européenne Mars Express, la mission a aussi son blog!

Le planétarium de Vaulx-en-Velin bientôt terminé

Nous avons eu le plaisir de visiter la semaine dernière le chantier du planétarium de Vaulx-en-Velin, qui doit ré-ouvrir ses portes au public le 9 octobre 2013 (voir leur site internet).

Le planétarium va largement s’agrandir et accueillir des expositions temporaires et une exposition permanente sur l’Univers et le Système Solaire, en plus des séances sous la coupole du planétarium lui-même.

C’est donc un musée complet sur les sciences de l’Univers qu’il sera possible de visiter juste à côté de Lyon, avec des ateliers pour les écoles, et des intervenants dans les expositions pour aller plus loin sur certains sujets. Des conférences données par des chercheurs auront aussi lieu régulièrement certains soirs. Ça s’annonce très bien !

En plus, de janvier à juillet 2014, c’est Mars qui est à l’honneur avec une exposition temporaire venant de la Cité de l’Espace de Toulouse. Il y aura par exemple des maquettes grandeur-nature des rovers martiens !