Mars sous toutes ses coutures à Berlin :

Clément et Sylvain se sont rendus à l’EPSC (European Planetary Science Congress) à Berlin pour présenter les derniers résultats de leur travail de thèse. Ces deux doctorants ont tout les deux parlé de Mars et de son histoire.
Dans un poster Clément a expliqué comment il a réussi a estimer le volume de lave émis par la province volcanique de Tharsis : le plus gros volcan du système solaire. Pour réaliser cela il a du estimer à quel point le volcan a plié la croute martienne en regardant le materiel exhumé par les très gros cratères de météorite tout autour de Tharsis.
Justement, c’est de cratères de météorites dont Sylvain a discuté au cours d’une présentation orale. En travaillant sur les cratères formés par les éjectas d’autres cratères il a découvert que à partir d’une certaine distance du premier cratère, certains des cratères secondaires formaient eux même d’autres cratères (cela fait beaucoup de cratères dans une seule phrase).
C’est fatigués, mais content de leur travail que Clément et Sylvain sont rentrés à Lyon.

Exomars a atterri sur Mars !

 

Virtuellement….Cette semaine, nous avons fait une simulation d’atterrissage du rover Exomars sur le site d’atterrissage que notre équipe e-planet propose : Oxia Planum. En collaboration avec des planétologues britanniques, nous (Lucia et Cathy) nous sommes entrainés à l’arrivée du rover Exomars. En début de semaine, nous avons découvert le site exact pour nous mettre dans des conditions inconnues.  Nous avions comme objectif de  1) cartographier 1 kilomètre à la ronde autour du site  les zones dangereuses pour la traficabilité du rover et  les zones à analyser en priorité pour remplir les objectifs scientifiques de la mission et 2) décider en fin de semaine la route à suivre pour les 90 premiers jours de la mission ainsi que la route et les objectifs à long terme. L’image jointe montre une vue du site sur lequel nous avons travaillé cette semaine en 3D. Les couleurs représentent les minéraux argileux. Les argiles sont des minéraux formés par action de l’eau qui sont la cible principale de ce site. Les roches présentant ces minéraux argileux pourraient avoir préservé des traces de vie potentielles.  Cet exercice nous aura permis de travailler en équipe internationale, de tester des outils de travail collaboratifs internationaux et tester notre capacité à prévoir une route pour le rover en moins d’une semaine : objectif atteint ! Vivement le vrai atterrissage!

Une tempête globale sur Mars !

Une tempête qui s’est déclarée au mois de mai a grossi de semaine en semaine et enveloppe maintenant toute la planète Mars d’une brume de poussière. Sur place, cela a obligé le rover américain Opportunity à suspendre ses activités, ses panneaux solaires ne recevant plus assez d’énergie. Mais Opportunity n’est pas le seul à être embêté : les astronomes amateurs le sont aussi, eux qui attendaient impatiemment l’opposition de Mars (c’est-à-dire son alignement avec la Terre et le Soleil) fin juillet pour photographier les détails de sa surface ! Hélas, pour le moment, le rideau de poussière ne laisse plus grand-chose à voir.

Les tempêtes sur Mars se déclarent le plus souvent autour du périhélie, lorsque la planète est au plus près du Soleil, ce qui coïncide avec l’été dans son hémisphère sud. L’augmentation de l’ensoleillement, alors que la calotte saisonnière de dioxyde de carbone ne s’est pas encore sublimée, engendre des contrastes de température importants et donc des vents violents, soulevant ainsi de grandes quantités de poussière dans l’atmosphère. Ce phénomène peut s’emballer et générer une tempête globale, mais les conditions nécessaires pour que cela se produise ne sont pas encore bien comprises. Les deux dernières tempêtes globales observées sur Mars datent de 2007 et 2001.

En haut : comparaison de deux vues de Mars acquises en juillet 2016 (sans tempête de poussière) et juillet 2018 (en pleine tempête globale). En bas : simulations informatiques montrant les structures théoriquement observables aux dates correspondantes. Photos et montage : C. Brustel.

Les deux images ci-dessus ont été prises par Clément Brustel, membre de l’équipe e-Planets, le 10 juillet 2016 et le 1er juillet 2018, avec un petit télescope depuis la France. La plus récente montre à quel point la tempête a opacifié l’atmosphère de Mars ! Seules quelques petites zones sombres de la surface et la calotte de glace de l’hémisphère sud sont encore visibles.

Depuis la Terre, il n’est pas si facile de photographier les planètes. Ces images résultent en fait d’un empilement de milliers de prises de vue. La technique utilisée ici est appelée « lucky imaging« , qui consiste non pas à prendre une unique photo, mais une vidéo à plusieurs centaines d’images par seconde, et ce pendant plusieurs minutes pour « figer » la turbulence de l’atmosphère terrestre. Les images sont ensuite triées automatiquement en fonction de leur netteté et seules celles prises par chance (d’où le nom de cette technique !) pendant les courts moments d’accalmie sont gardées et empilées pour composer l’image finale.

Le 31 juillet, Mars sera au plus proche de la Terre, comme tous les deux ans et deux mois, mais cette fois-ci, elle sera au plus proche depuis 2003. Vous pouvez en ce moment l’observer à l’œil nu en milieu de nuit, sa forte luminosité et sa couleur orange/rouge ne la laissant pas passer inaperçue.

(Texte : C. Brustel et E. Dehouck)

Portes ouvertes de l’observatoire

A l’occasion des portes ouvertes de l’observatoire de Lyon les 23 et 24 juin derniers, l’équipe e-planet proposait un atelier de formation des cratères d’impact en lançant un projectile dans de la farine soit à la main soit avec un paintball.  L’expérience montre aux petits comme aux grands l’influence de la vitesse d’impact sur la forme finale du cratère. Merci à Cédric, Matthieu, Lucia, Erwin et Cathy pour avoir tenu cet atelier et fait partager leur savoir avec le grand public. Voici un extrait en image  et en video !

Réunion à Bern sur la fragmentation des météores martiens

Les bolides de petites tailles qui viennent percuter un corps planétaire avec atmosphère sont fragmentés lors de leur passage dans l’atmosphère. C’est le cas sur Terre comme l’avait illustré la chute de météorite sur Chelyabinsk en 2013. Mais c’est aussi le cas sur Mars. Pour étudier ces phénomènes sur Mars, Olga Popova (spécialiste des météores terrestres de l’académie des sciences de Russie), Bill Hartmann (père de l’analyse des cratères d’impact dans le système solaire, USA), Sylvain Breton et Cathy Quantin-Nataf se sont retrouvés à Bern dans les locaux de l’ISSI (Institut International de Sciences Spatiales).

Curiosity peut de nouveau forer sur Mars !

La dernière fois que le rover Curiosity avait foré avec succès sur Mars, c’était en octobre 2016, sur une roche nommée Sebina. Le forage suivant, à Precipice, avait échoué en raison d’une anomalie avec le « drill feed », le mécanisme chargé de pousser le foret au fur et à mesure du creusement de la roche. Après de multiples tests et diagnostics, les ingénieurs du JPL avaient dû se rendre à l’évidence : il ne serait pas possible de refaire fonctionner ce mécanisme…

Et pourtant, la foreuse est l’un des outils les plus importants du rover, car elle sert à alimenter deux instruments de bord : CheMin, qui permet de déterminer la minéralogie des échantillons par diffraction des rayons X, et SAM, qui permet de mesurer les « gaz évolués » (c’est-à-dire les gaz qui s’échappent de l’échantillon lorsque celui-ci est chauffé jusqu’à 1000°C) mais aussi de détecter et d’identifier d’éventuelles molécules organiques. Bref, la perte définitive de la foreuse aurait été une très mauvaise nouvelle pour le retour scientifique de la mission.

Les ingénieurs du JPL ont donc travaillé d’arrache-pied pour contourner le problème du drill feed, en s’appuyant notamment sur le « testbed », un jumeau de Curiosity resté ici sur Terre. La solution qu’ils ont trouvée consiste à utiliser directement le bras robotique qui porte la foreuse pour pousser le foret dans la roche (voir cet exemple en vidéo). Cela semble facile sur le papier, mais le bras n’ayant pas été conçu pour cette tâche, il fallait s’assurer qu’il puisse appliquer exactement la force nécessaire, tout en maintenant le foret bien droit pour ne pas le tordre.

Ce week-end, cette solution a été testée sur Mars, sur une roche nommée Duluth, et c’est avec une certaine appréhension que toute l’équipe de la mission, ingénieurs comme scientifiques, attendait le résultat. Lundi matin, un e-mail envoyé par Ashwin Vasavada, le responsable scientifique du projet, a rassuré tout le monde : « Duluth is now a drill hole! », disait l’objet. Curiosity peut de nouveau forer sur Mars, et c’est une excellente nouvelle pour la science martienne !

Le trou creusé par la foreuse de Curiosity sur la roche Duluth. Image Navcam, sol 2057 (20 mai 2018). NASA/JPL-Caltech.

Tempête de « neige » à la surface de Tchouri

A partir des images acquises par le module OSIRIS de la mission Rosetta,  récemment mises à disposition par l’Agence Spatiale Européenne, l’utilisateur twitter landru79 a réalisé une animation qui nous donne une vue un peu surréelle de la surface de la comète Tchouri dont la poussière donne l’apparence d’une tempête de neige:

 

Les aventures d’e-Planets au LPSC 2018 !

Du 18 au 23 mars se tenait la 49ème édition du Lunar Planetary Science Conference (LPSC) à Houston, Texas. L’équipe e-Planets a répondu présente puisque nous étions 5 à avoir fait le déplacement pour suivre une semaine de d’exposés scientifiques, principalement sur Mars (mais pas que !). Les sujets étaient variés : nous avons pu assister à plusieurs sessions sur la géologie de surface de Mars par les rovers Curiosity et Opportunity, les processus d’impact, les mouvements de terrains et autres gullies. D’autres objets du système solaire ont également été mis en avant : la Lune occupait une place de choix, ainsi que Vénus, Titan, Pluton, les satellites galiléens ou de glace, mais aussi les astéroïdes et les comètes… Une attention toute particulière a été réservée à Cassini, dont la fin de mission a eu lieu le 15 septembre 2017.

L’équipe e-Planets n’est pas restée inactive lors de cette semaine et a largement contribué aux discussions scientifiques, notamment sur les sujets « chauds » de la planétologie. Ainsi, Cathy a parlé en détails du site d’Oxia Planum (C. Quantin-Nataf et al., 2018) lors de sa présentation du mardi matin.

Pas moins de 6 posters ont également été présentés lors des sessions posters du mardi et jeudi soir.

  • Cathy a montré ses résultats sur l’activité volcanique de la région de Syrtis( Quantin-Nataf et al., 2018) ;
  • Erwin a présenté son étude sur la composition des phases amorphes analysées par Curiosity dans le cratère Gale (Dehouck et al., 2018). Le poster en version électronique (l’e-Poster d’e-Planets en somme) est disponible ici;
  • Lu a été la plus prolifique puisqu’elle a présenté deux posters : l’un portait sur l’étude de carbonates choqués après impact via spectroscopie infrarouge ( Pan et al., 2018) ; l’autre portait sur l’étude du site d’atterrissage de la mission InSight (L. Pan and C. Quantin, 2018) en utilisant les images fournies par les orbiteurs martiens ;
Lu, en pleine présentation de son poster !
  • Lucia a présenté ses travaux sur la couche à olivine de la région de Nili Fossae (également sur Mars), site proposé pour l’atterrissage du rover américain Mars 2020 (Mandon et al., 2018) ;
Lucia, également en pleine présentation !
  • Cédric a parlé des propriétés thermiques des Recurring Slope Lineae (RSL) dans Valles Marineris (Millot et al., 2018).

 

Le LPSC a été aussi l’occasion de s’informer sur les futures missions de la NASA, ainsi que du budget alloué pour les années futures. Vous pouvez retrouver l’ensemble de la conférence ici.

Achevons notre tour d’horizon par quelques images avec, entre autres, une fusée Saturn V (les fusées des missions Apollo) de la taille d’un immeuble.

Fusée Saturn V entreposée au Johnson Space Center de la NASA, à Houston, Texas.
Détails de la fusée.
Photo de touriste typique devant le sommet de la fusée.

Espérons que les prochaines conférences soient aussi enrichissantes et notre contribution scientifique au moins aussi importante.

Welcome back!

Nous voilà de retour avec une équipe élargie à des thématiques sur la surface de Mars bien sur : depuis l’orbite mais aussi avec les données des rovers martiens. Nous nous élargissons aussi  aux autres corps planétaires. Et nous revoilà  avec un tout nouveau site web de notre équipe  e-Planets!

ENJOY!

 

Mars fait l’actualité !

Beaucoup d’évènements ont mis Mars à l’honneur cet automne.

On commence avec La Nuit Européenne des Chercheurs le 30 septembre dernier. Y était organisé un « duel astro » entre Florence Porcel, grande vulgarisatrice d’astro et fan de Mars, et Damien Loizeau de notre équipe, le tout animé par Caroline Vilatte de l’Observatoire de Lyon. La discussion, qui tournait donc autour de Mars, est maintenant en vidéo !

Duel Astro, Florence Porcel vs. Damien Loizeau

Au cours de la même soirée, le site d’information Lyon Capitale posait des questions du public aux chercheurs, voici à quoi l’on pense quand on nous demande « y a-t-il des odeurs dans l’espace ? »

Ensuite, en octobre, Damien a donné un double podcast sur Podcast Science, sur l’histoire de l’exploration martienne, c’est à retrouver ici épisode 271, et  épisode 272. Vous pouvez y retrouver 400 ans d’histoire, des premières observations à la lunettes, aux toutes dernières sondes spatiales.

Et en parlant des dernières sondes spatiales, justement, la semaine dernière arrivait la première partie du programme ExoMars ! TGO s’est mise en orbite et le petit atterrisseur Schiaparelli a tenté un atterrissage, qui a malheureusement râté suite à un cafouillage avec le décrochement du parachute et le fonctionnement des rétro-fusées. Le CNES et la Cité de l’Espace à Toulouse avaient organisé un webcast pour l’évènement, et Damien est allé y parler de la sélection du site d’atterrissage et d’Oxia Planum, pour la 2ème moitié du programme ExoMars, le rover qui doit partir en 2020. Ca se passe à 1h51 dans la vidéo. 

Arrivée de TGO, Cité de l’Espace-CNES