Le rover Perseverance de la NASA a décollé jeudi 30 juillet de Cap Canaveral, en Floride, au sommet d’un lanceur Atlas 5. Même si nous n’avons pas pu assister à l’événement sur place comme cela était prévu pour plusieurs d’entre nous, nous avons pu le suivre sur Internet et nous nous réjouissons évidemment que tout se soit bien passé !
À l’occasion de cet événement, l’équipe e-Planets a fait quelques apparitions dans les médias. Retrouvez ci-dessous l’intervention de Cathy dans le direct du CNES :
De son côté, Erwin a répondu aux questions de Clubic (lien vers l’article), et a participé à un autre direct sur YouTube :
Le rover, blotti dans sa capsule protectrice et attaché à son module de croisière, a désormais devant lui un voyage interplanétaire de près de sept mois. Vous pouvez suivre sa position dans le système solaire en temps réel ici. Rendez-vous le 18 février 2021 pour l’atterrissage dans le cratère Jezero !
Pour la première fois dans l’histoire de l’exploration martienne, une agence spatiale, la NASA, envoie un robot explorer les terrains les plus anciens et mystérieux de Mars : une ère que les scientifiques nomment le Noachien, soit il y a environ 4 milliards d’années. Si cette époque est encore peu comprise, les terrains qui s’y sont formés sont marqués par des traces d’activité hydrologique abondante. De plus, c’est à cette époque que la vie apparaît sur Terre, ce qui laisse espérer bon nombre de scientifiques la découverte de potentielles traces de vie ancienne sur des terrains martiens d’âge noachien.
Le site choisi pour l’atterrissage du rover Perseverance (mission Mars 2020) est le cratère d’impact Jezero, ou « lac » en slovène, dont le nom n’a pas été choisi au hasard. En effet, de nombreux indices laissent à penser que ce cratère large d’environ 50 km a un jour été un lac, à une époque où l’eau liquide était stable à la surface de Mars. Jezero possède un delta, connecté à un vaste réseau d’anciennes rivières ayant drainé une des régions de Mars apparaissant la plus riche d’un point de vue minéralogique : la région de Nili Fossae.
En plus de ses terrains à haut potentiel exobiologique, le site d’atterrissage du cratère Jezero expose des roches ayant préservé le passé volcanique intense de Mars au Noachien. Lucia, appuyée de Cathy, Patrick, Loïc, Gilles, Erwin, Sylvain, Cédric et Matthieu, a cette année publié une étude sur ces terrains volcaniques peu communs, riches en olivine et carbonates, dont les résultats ont été repris dans un communiqué de presse de l’ESA, l’agence spatiale européenne.
L’équipe révèle ainsi que ces terrains formés il y a environ 3,8 milliards d’années résultent le plus probablement d’éruptions volcaniques explosives particulièrement intenses, ayant recouvert la région sous des milliers de kilomètres carrés de cendres et autres dépôts pyroclastiques. Ces terrains font partie des roches qui seront échantillonnées en priorité dans l’optique d’un retour d’échantillons sur Terre. Des analyses poussées en laboratoire permettraient ainsi une comparaison directe entre l’âge de formation estimée depuis l’orbite et l’âge véritable de ces roches, calibrant ainsi la chronologie martienne.
De nombreux membres de l’équipe sont impliqués de près ou de loin dans cette mission, qui nous en sommes sûrs, permettra de lever le voile sur un certain nombre d’incertitudes quant à notre connaissance de l’histoire de Mars, mais qui pourrait également se révéler riche en rebondissements… Affaire à suivre de près !
Ouf ! L’atterrissage de la sonde américaine InSight, dont nous vous parlions il y a quelques jours, s’est bien passé ! L’étape la plus délicate de la mission est donc derrière nous, même s’il faudra encore un peu de patience pour le démarrage de la science proprement dite, car il reste à déployer les instruments sur le sol martien et à s’assurer de leur bon fonctionnement.
L’événement a été suivi par un public nombreux partout en France et a été l’occasion pour plusieurs membres de l’équipe e-Planets de faire des apparitions à la télévision ou sur Internet. Vous trouverez les liens vers les vidéos correspondantes ci-dessous. Bon visionnage !
Lu a été interviewée par Euronews :
Chloé et Cathy ont participé à la soirée organisée par la Cité des Sciences et de l’Industrie, à Paris, qui était retransmise en direct sur YouTube :
Enfin, Erwin a participé à une autre émission en direct sur YouTube, diffusée depuis le Centre Spatial de Toulouse :
Après plus de six mois dans l’espace, la sonde américaine InSight est bientôt arrivée au bout de son périple : ce lundi 26 novembre, dans la soirée (en heure française), elle atterrira à la surface de Mars, dans la région d’Elysium Planitia. Pour cela, il lui faudra traverser l’atmosphère de la planète et passer d’une vitesse de 20 000 km/h à moins de 10 km/h, afin de se poser sans casse, le tout en six minutes et 45 secondes ! Même si la Nasa a déjà réussi cette prouesse plusieurs fois dans le passé, cela reste un moment critique, communément surnommé les « sept minutes de terreur ».
Contrairement au rover Curiosity, qui a parcouru plus de vingt kilomètres depuis son arrivée en 2012, la sonde InSight n’est pas dotée de roues : elle restera donc sur place. Pourquoi ? Simplement car sa mission est très différente de celle de Curiosity : alors que ce dernier s’intéresse aux roches situées en surface, ainsi qu’à l’atmosphère, InSight va étudier l’intérieur de Mars. L’instrument phare de la mission est d’ailleurs le sismomètre SEIS, fourni le CNES. Celui-ci va enregistrer les ondes sismiques générées par les « craquements » de la croûte martienne ainsi que par les impacts de météorites, afin de déterminer la structure profonde de la planète, y compris la taille de son noyau. Ainsi, on comprend mieux pourquoi InSight n’a pas besoin de se déplacer pour collecter des données : ce sont les données qui vont venir à elle !
Plusieurs membres de l’équipe e-Planets — Chloé Michaut, Benoit Tauzin, Lu Pan et Cathy Quantin — sont directement impliqués dans la mission. Leur projet de recherche s’intéresse en particulier à l’origine ce que l’on appelle la dichotomie martienne, c’est-à-dire la différence d’altitude très marquée (six kilomètres !) entre les plaines du Nord et les plateaux du Sud. Pour comprendre l’origine de cette caractéristique mystérieuse, Chloé et Benoit souhaitent détecter des discontinuités sismiques (interfaces au niveau desquelles la vitesse de propagation des ondes change brutalement), en particulier l’équivalent martien du « Moho », la discontinuité qui marque la base de la croûte et le sommet du manteau. Pour cela, ils s’appuieront sur des techniques modernes d’analyse de données, exploitant la réflexion et la conversion des ondes sismiques sur ces discontinuités, ainsi que sur des modèles d’évolution thermique de la croûte. De leur côté, Lu et Cathy étudient à l’aide de données orbitales la composition des pics centraux des cratères de la région d’Elysium, afin de déterminer la structure superficielle de la croûte sous le site d’atterrissage d’InSight. Ces contraintes géologiques serviront d’informations a priori lors de l’inversion des signaux sismiques.
À noter que dans le cadre de cette étude, Lu a eu l’opportunité de donner un nom à l’un de ces cratères, et ce nom a été récemment approuvé par l’Union Astronomique Internationale ! Les détails dans cet autre billet.
Pour l’atterrissage lui-même, l’équipe sera également au rendez-vous, puisque Chloé et Cathy interviendront à la Cité des Sciences, à Paris, durant un grand événement ouvert au public. Erwin, de son côté, sera au Centre Spatial de Toulouse pour participer à une émission en direct sur YouTube.
Les 8 et 9 novembre 2018 s’est tenue la 5ième conférence du groupe de travail des sites d’atterrissage pour la mission ExoMars 2020 à Leicester, au Royaume Uni. Au cours de cette réunion, la communauté d’ingénieurs et de scientifiques présents ont voté une recommandation pour atterrir sur Oxia Planum, site découvert par l’équipe e-Planets conjointement avec l’IAS (Institut d’Astrophysique Spatiale) de Paris.
La mission ExoMars, portée par l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) et Roscosmos (l’agence spatiale russe), verra l’envoi en 2020 d’un rover sur le sol martien. La sélection du site d’atterrissage est un processus assez long, au cours duquel plusieurs sites ont été proposés avant de procéder à des choix basés sur divers critères techniques et scientifiques. En 2015, Oxia Planum avait déjà été choisi comme site d’atterrissage, mais le retard de 2 ans de la mission a vu la ré-ouverture des sites à la sélection.
Pour ce congrès, seuls restaient en course les sites d’Oxia Planum, soutenu par une équipe internationale dirigée par e-Planets et John Carter (IAS), et Mawrth Vallis, soutenu par une équipe international dirigée par l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS). Du groupe lyonnais e-Planets, Cathy Quantin-Nataf, Lucia Mandon et Lu Pan ont présenté les travaux de toute l’équipe sur le site d’Oxia Planum. Les deux sites, âgés de plusieurs milliards d’années (> 3,9 Ga), offrent une chance unique d’étudier l’histoire ancienne de Mars, et de remonter dans le temps où la planète était potentiellement habitable par la Vie.
Pendant plus d’une heure, Cathy a pu présenter le site sous toutes ses coutures : sa géologie, son histoire (intimement reliée à la présence d’eau liquide), l’accessibilité des différentes unités… Mais également les nombreux exercices de simulation d’atterrissage réalisés par l’équipe (voir notre note de blog ici).
Lucia a présenté la minéralogie du site en détails, fruit du travail de l’équipe pendant plusieurs années grâce aux instruments HiRISE et CRISM, orbitant autour de Mars à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.
Lu, quant à elle, a présenté ses travaux sur les phases ferriques présentes sur le site.
Les différentes équipes d’ingénierie de la mission étaient également représentées, et ont pu exposer leurs rapports concernant les risques (atterrissage et traficabilité) associés aux deux sites.
A la suite de nombreuses discussions, les membres présents ont été conviés à voter pour former une recommandation sur le site préférable. Le consensus, représentant l’avis des scientifiques et ingénieurs, a été que le site de Mawrth Valis et d’Oxia Planum présentaient tous les deux des opportunités pour la recherche de précurseurs de la vie. Cependant, les caractéristiques du module d’atterrissage et du rover rendent l’atterrissage, mais également l’exploration (traficabilité) de Mawrth Vallis sensiblement plus risqués. En conséquences, la communauté a recommandé le site d’Oxia Planum.
Cette recommandation sera prise en compte par le projet pour l’annonce du choix final du site d’atterrissage, courant 2019. Toute l’équipe est néanmoins très fière d’avoir pu contribuer à ce projet !
Beaucoup d’évènements ont mis Mars à l’honneur cet automne.
On commence avec La Nuit Européenne des Chercheurs le 30 septembre dernier. Y était organisé un « duel astro » entre Florence Porcel, grande vulgarisatrice d’astro et fan de Mars, et Damien Loizeau de notre équipe, le tout animé par Caroline Vilatte de l’Observatoire de Lyon. La discussion, qui tournait donc autour de Mars, est maintenant en vidéo !
Ensuite, en octobre, Damien a donné un double podcast sur Podcast Science, sur l’histoire de l’exploration martienne, c’est à retrouver ici épisode 271, et làépisode 272. Vous pouvez y retrouver 400 ans d’histoire, des premières observations à la lunettes, aux toutes dernières sondes spatiales.
Et en parlant des dernières sondes spatiales, justement, la semaine dernière arrivait la première partie du programme ExoMars ! TGO s’est mise en orbite et le petit atterrisseur Schiaparelli a tenté un atterrissage, qui a malheureusement râté suite à un cafouillage avec le décrochement du parachute et le fonctionnement des rétro-fusées. Le CNES et la Cité de l’Espace à Toulouse avaient organisé un webcast pour l’évènement, et Damien est allé y parler de la sélection du site d’atterrissage et d’Oxia Planum, pour la 2ème moitié du programme ExoMars, le rover qui doit partir en 2020. Ca se passe à 1h51 dans la vidéo.
La NASA a déjà engagé les discussions pour le site d’atterrissage de son prochain rover martien Mars 2020.
La mission dispose du même système d’atterrissage que pour Curiosity, et donc beaucoup d’endroits sont encore accessibles sur Mars. Les contraintes sont les suivantes (site du JPL) :
sous les 500 m d’altitude
entre 30°S et 30°N de latitude
une ellipse de 20 km par 25 km mais qui pourrait être plus petite si l’équipe du projet demande que les ingénieurs développent la technologie (ce sera plus cher aussi !)
et comme d’habitude, un endroit assez plat, avec pas trop de rochers à la surface, et pas trop de poussière non plus
Une réunion était organisée près de Washington DC en mai dernier pour discuter des sites envisagés. Plus de 30 sites ont été présentés au cours de la réunion, et E-Mars en a présenté pas moins de 4, devant un auditoire d’une centaine de scientifiques et quelques journalistes, et un « webitoire » d’une trentaine de personnes.
On retrouve des sites déjà étudiés ou présentés par E-Mars : Mawrth Vallis, Oyama Crater, Oxia Planum, Coprates Chasma.
Le but de la réunion était aussi de déterminer quels sites auraient la priorité pour obtenir de nouvelles données orbitales.
Pour finir la série de billets post-atterrissage de Curiosity (et avant de partir en vacances!), voici une mise-à-jour (postérieure au Sol 2) avec des précisions sur l’état de la mission et les dernières images prises par la sonde…
Après un peu plus de 8 mois de voyage, le rover Curiosity s’est donc posé sans encombre à la surface de la planète rouge. Bravo à tous les ingénieurs qui ont travaillé sur ce système d’atterrissage! Nous avons été nombreux à suivre la phase finale en direct, les plus chanceux depuis la « Control Room » au JPL, les autres -comme moi- sur la NASA TV.
Je suis persuadé que de nombreux blogs/médias raconteront ces « 7 minutes de terreur » bien mieux que moi (j’attends en particulier le compte rendu d’Emily Lakdawalla [Edit : le lien direct vers le billet])! Je ne vais donc pas m’étendre là-dessus autrement que par les deux vignettes ci-dessous : ce sont les premières images (tailles réelles) envoyées par la sonde. En cliquant dessus, vous obtiendrez les images « grand format » obtenues quelques minutes plus tard.
L’ensemble des images réalisées par MSL pourra être téléchargé sur le site de la NASA (images brutes) ou sur le catalogue du JPL.