Conférence grand publique de J.-P. Bibring à Rennes

Le 24 janvier 2012, Jean-Pierre Bibring (responsable de l’instrument OMEGA, Université Paris-Sud/Institut d’Astrophysique Spatial) a donné une conférence grand publique à Rennes, à l’Espace des Sciences. Cette conférence, intitulée « L’exploration spatiale de Mars : tout commence » a été filmée et est désormais accessible en ligne. Pour la visionner, cliquez sur l’image ou suivez ce lien.

Le rover Opportunity couvert de poussière

Voici des nouvelles du rover martien Opportunity en provenance du site Spaceflightnow. Le rover s’apprête à passer un hiver difficile du point de vue énergétique : ses panneaux solaires sont actuellement recouvert de poussière, comme le montre la mosaïque d’images ci-dessous. Pour comparaison, la seconde image montre la même scène prise en 2007. Espérons que, comme les années précédentes, le vent martien finisse par nettoyer tout ça!

Opportunity en décembre 2011 - Credit: NASA/JPL-Caltech
Opportunity en septembre 2007 - Credit: NASA/JPL-Caltech

« FAST », le nouveau système de commande de Mars Express

En août 2011, le système de commande « SSMM » (pour « Solid-State Mass Memory ») de la sonde européenne Mars Express a connu un problème majeur. Suite à cela, il a été décidé le 16 octobre 2011 d’arrêter les observations scientifiques. La sonde a alors été mise en mode de sécurité afin d’éviter de consommer inutilement du propergol.

Depuis cette date, les ingénieurs de l’ESA ont pu trouver une solution au problème en remplaçant le système de commande original par un nouveau système. Celui-ci est nommé « FAST » pour « File Activities on Short Timeline ». Vous pouvez trouver des informations techniques dans le communiqué de presse de l’ESA daté du 15 février 2012 (lien en anglais). La sonde Mars Express est donc de nouveau pleinement fonctionnelle et recommence l’acquisition de données. Pour preuve, l’image HRSC ci-dessous obtenue avec le système « FAST ».

Image HRSC près du pôle Nord martien obtenue avec la nouvelle méthode de commande FAST. Crédits: ESA / DLR / FU Berlin (G. Neukum)

 

Budget 2013 de la NASA

L’annonce officielle de la NASA concernant son budget pour l’année fiscale 2013 a eu lieu lundi soir. Il s’agit pour l’instant du « FY 2013 President’s Budget Request », c’est-à-dire que ce budget prévisionnel n’a pas encore été voté par le Congrès. Je ne connais pas suffisamment le système américain pour avoir une idée précise des modifications qui peuvent encore être apportées pendant la phase de lobbying. Néanmoins, cette première version reflète déjà l’orientation des coupes budgétaires au sein de l’institution américaine. Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations et documents cités dans ce billet directement sur le site de la NASA (et notamment le détail pour les sciences planétaires).

La première chose que l’on constate c’est que le budget globale de la NASA diminue relativement peu (de 17,77 M$ en 2012 à 17,71 M$ en 2013), la section « Science » subissant une diminution de -3,2% (le document complet ici, extrait ci-dessous).

La section « Planetary Science », celle qui englobe les aspects liés à l’exploration martienne, subit quant à elle une diminution de -20,59%. Mais toutes les thématiques ne sont pas logées à la même enseigne! Ainsi, la section « Planetary Science Research » (qui inclut entre autres de la R&D appliquée théorique et instrumentale pour les futures missions, des aspects d’éducation, l’observation des objets proches de la Terre, la gestion des collections de météorites ou la maintenance de système tel que le PDS) voit même son budget augmenter.

Néanmoins, on notera deux diminutions drastiques (voir le tableau ci-dessous) : la section « Lunar Quest Program » qui passe de 139,9 M$ à 61,5 M$ de budget (dont -74% dans la section « Lunar Science »!) et la section « Mars Exploration » qui perd 226 M$ soit une réduction de 38,5%.

Si nous regardons dans le détail (voir le tableau ci-dessous), c’est la section « Other Missions and Data Analysis » qui concerne directement l’équipe e-Mars. Cette section passe de 341,4 M$ à 214.4 M$, soit une baisse de 37,2%.

Pour la mission MSL, la diminution de budget est directement liée à la fin des phases de construction et de lancement du rover. Par contre, tous les financements spécifiques des autres missions en cours autour ou sur Mars se terminent (ce qui représente 70,3 M$ en cumulé pour les missions Mars Odyssey, Mars Exploration Rover, Mars Express et Mars Reconnaissance Orbiter). Le budget de 53,7 M$ alloué à la section « Mars Extended Operations » et permettant de financer les extensions de mission, ne pourra donc pas à lui seul maintenir l’ensemble des programmes actuellement en cours! Qui va disparaître? Mars Odyssey? Opportunity?

Dans ce tableau, on notera également une diminution du budget alloué au traitement et à l’analyse des données spatiales déjà acquises (« Mars Research and Analysis » passe de 19 M$ à 15,2 M$, soit une baisse de 20%). Seule note positive, le budget « Mars Next Decade », qui finance la planification de futures missions, se voit augmenter de 4,3 M$ à 62M$!

Pour finir ce billet, on peut clairement voir le désengagement de la NASA de la mission ExoMars et de la planification des missions suivantes, notamment Mars 2018. Gageons que les autres agences spatiales prendront le relais!

Réunion IPAG/LGL de février

Vendredi dernier, nous avons participé à la seconde journée de rencontre avec les planétologues de Grenoble (IPAG). Ces réunions ont pour but de renforcer la dynamique de collaboration qui existe déjà entre nos deux laboratoires. La première journée avait eu lieu en janvier à Lyon et avait permis de commencer la réflexion sur les thématiques communes pouvant profiter de ces échanges.

Au programme de cette seconde journée, qui s’est cette fois déroulée à Grenoble, du SIG et du MNT! Durant la première partie de la réunion, nous avons pu discuter de la mise en place d’outils permettant la gestion des données planétaires, notamment du point de vue de la chaîne de traitements des données hyperspectrales et de la mise en place d’un SIG martien. Nous avons également abordé la partie webmapping qui est une composante prévue dans le projet initial d’e-Mars. Ces aspects nécessiteront toutefois d’autres réunions plus spécifiques, en particulier avec le futur ingénieur e-Mars. L’après-midi a été consacré à l’explication de la chaîne stéréo-photogrammétrique par P. Allemand (LGL). Cette chaîne de traitements permet de réaliser des MNT à haute résolution à partir d’images CTX, HiRISE ou HRSC. Ces MNT sont particulièrement intéressants dans le cas d’études géologiques locales ou pour des analyses photométriques. Vous pouvez voir un exemple de résultat sur la figure ci-dessous.

Exemple de résultats de MNT produits à partir d'images CTX

Cette seconde journée fut donc très fructueuse pour les deux laboratoires. La prochaine réunion aura lieu fin mars et aura pour thème le traitement des données hyperspectrales OMEGA/CRISM.

Et en cadeau bonus, une photo prise en fin de journée. On peut y voir quatre des protagonistes de cette journée dans la superbe salle de réunion de l’IPAG (on ne les voit pas sur la photo mais deux petites maquettes de sondes spatiales sont accrochées au plafond et égaient la pièce!).

C. Quantin (LGL), S. Douté (IPAG), E. Lewin (ISTerre), P. Beck (IPAG)

Landing Site Workshop

L’équipe e-Mars avait soumis début décembre deux résumés pour le 1st Landing Site Workshop: Possible Joint Rover 2018 Landing Sites. Vous pouvez retrouver le billet correspondant ici et les deux résumés la.

Hier, le programme de la journée de workshop a été mis en ligne. Cet atelier, qui se déroulera à côté de Washington le 29 février, a pour objectif de commencer l’identification de sites d’atterrissage potentiels pour une future mission de rover martien (probablement une mission de retour d’échantillons). Les sites qui seront présentés peuvent être issus du processus de sélection de la mission MSL ou bien être totalement nouveaux (c’est le cas d’un des sites présentés par l’équipe e-Mars!). A la fin de l’atelier, une liste des sites prioritaires devrait émerger. Cette liste pourra servir de base pour la planification de nouvelles observations par les instruments orbitaux (CRISM et HiRISE par exemple) et les futures discussions.

Le workshop se déroulera donc le 29 février, juste après le 2nd international meeting of MEPAG. Comme Cathy sera à Washington, elle assistera seule à cette journée et fera les deux présentations! Harold n’ira défendre les couleurs d’e-Mars qu’à la LPSC. D’après les organisateurs, les données du workshop devraient être accessibles via Webex.

Résumé LPSC 2012 en ligne

Dans un précédent billet, j’avais annoncé la participation de l’équipe e-Mars à la LPSC 2012. En fin de semaine dernière, le programme officiel de la conférence a été mis en ligne. Le résumé soumis est donc maintenant disponible à la lecture! Pour le trouver, c’est par ici… Et pour cette année, ce sera donc une présentation orale! Dommage que ce soit la première de cette session du mercredi matin (tout le monde n’est pas encore arrivé en général!).

L’objet de cette présentation sera l’étude de la composition de la croûte martienne. Les pics centraux des cratères d’impacts dans la région de Valles Marineris montrent en effet des affleurements rocheux riches en orthopyroxène. La composition chimique de ces minéraux (teneur en fer et/ou calcium) peut être étudiée plus en détail grâce à des techniques de traitement tel le Modèle Gaussien Modifié. Nos résultats montrent que la composition des orthopyroxènes varient en fonction de la profondeur.