InSight à la Sorbonne !

Cette semaine, l’équipe de la mission InSight est réunie à Paris, dans ce magnifique grand amphithéâtre de la Sorbonne, pour discuter des fabuleux résultats de cette mission. Lu Pan et Chloe Michaut y donnent une présentation respectivement sur la structure des dix premiers kilomètres de la croûte martienne et sur les modèles de la lithosphère martienne. C’est un bel accomplissement pour Lu Pan qui est venue rejoindre l’équipe e-planets avec un financement européen ‘’ Marie Curie’’ pour préparer cette mission InSight en analysant la sous-surface de Mars dans la région où le sismomètre s’est posé. Après deux ans de travail, les résultats de Lu montrent que la sous-surface est complexe et probablement faite de plusieurs niveaux différents. Ce sont des contraintes majeures pour comprendre la propagation des ondes sismiques. Justement, plusieurs ‘’tremblements’’ ont été enregistrés (cf communiqué de Presse) inaugurant une toute nouvelle discipline scientifique : la sismologie Martienne. Mars n’est définitivement pas une planète morte !

Oxia planum est le site recommandé pour l’atterrissage du rover ExoMars

Les 8 et 9 novembre 2018 s’est tenue la 5ième conférence du groupe de travail des sites d’atterrissage pour la mission ExoMars 2020 à Leicester, au Royaume Uni. Au cours de cette réunion, la communauté d’ingénieurs et de scientifiques présents ont voté une recommandation pour atterrir sur Oxia Planum, site découvert par l’équipe e-Planets conjointement avec l’IAS (Institut d’Astrophysique Spatiale) de Paris.

La mission ExoMars, portée par l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) et Roscosmos (l’agence spatiale russe), verra l’envoi en 2020 d’un rover sur le sol martien. La sélection du site d’atterrissage est un processus assez long, au cours duquel plusieurs sites ont été proposés avant de procéder à des choix basés sur divers critères techniques et scientifiques. En 2015, Oxia Planum avait déjà été choisi comme site d’atterrissage, mais le retard de 2 ans de la mission a vu la ré-ouverture des sites à la sélection.

Pour ce congrès, seuls restaient en course les sites d’Oxia Planum, soutenu par une équipe internationale dirigée par e-Planets et John Carter (IAS), et Mawrth Vallis, soutenu par une équipe international dirigée par l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS). Du groupe lyonnais e-Planets, Cathy Quantin-Nataf, Lucia Mandon et Lu Pan ont présenté les travaux de toute l’équipe sur le site d’Oxia Planum. Les deux sites, âgés de plusieurs milliards d’années (> 3,9 Ga), offrent une chance unique d’étudier l’histoire ancienne de Mars, et de remonter dans le temps où la planète était potentiellement habitable par la Vie.

Les sites d’Oxia Planum et Mawrth Vallis, très proches, sont localisés en bordure du bassin de Chryse Planitia, au niveau de très anciens (> 3,9 Ga) dépôts, potentiellement sédimentaires riches en argiles. (c) image : ESA

Pendant plus d’une heure, Cathy a pu présenter le site sous toutes ses coutures : sa géologie, son histoire (intimement reliée à la présence d’eau liquide), l’accessibilité des différentes unités… Mais également les nombreux exercices de simulation d’atterrissage réalisés par l’équipe (voir notre note de blog ici).

Cathy Quantin-Nataf, professeur au LGL

Lucia a présenté la minéralogie du site en détails, fruit du travail de l’équipe pendant plusieurs années grâce aux instruments HiRISE et CRISM, orbitant autour de Mars à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.

Lu, quant à elle, a présenté ses travaux sur les phases ferriques présentes sur le site.

Les différentes équipes d’ingénierie de la mission étaient également représentées, et ont pu exposer leurs rapports concernant les risques (atterrissage et traficabilité) associés aux deux sites.

Le prototype « Bruno » du rover, présenté par Thalès

A la suite de nombreuses discussions, les membres présents ont été conviés à voter pour former une recommandation sur le site préférable. Le consensus, représentant l’avis des scientifiques et ingénieurs, a été que le site de Mawrth Valis et d’Oxia Planum présentaient tous les deux des opportunités pour la recherche de précurseurs de la vie. Cependant, les caractéristiques du module d’atterrissage et du rover rendent l’atterrissage, mais également l’exploration (traficabilité) de Mawrth Vallis sensiblement plus risqués. En conséquences, la communauté a recommandé le site d’Oxia Planum.

Cette recommandation sera prise en compte par le projet pour l’annonce du choix final du site d’atterrissage, courant 2019. Toute l’équipe est néanmoins très fière d’avoir pu contribuer à ce projet !


Oxia planum selectionée!

L’ESA a rendu son rapport sur la pré-sélection de 4 sites d’atterrissage pour Exomars. Le site d’Oxia planum défendu par e-Mars est bien sur sélectionné avec une mention spéciale en plus! L’information est relayée par la presse ici et sur le super nouveau site de valorisation scientifique de l’université lyon1 ici,  que je vous invite à découvrir!

Et bien plus qu’à se remettre au boulot pour la suite de la sélection…

 

Où poser Mars 2020 ?

La NASA a déjà engagé les discussions pour le site d’atterrissage de son prochain rover martien Mars 2020.

La mission dispose du même système d’atterrissage que pour Curiosity, et donc beaucoup d’endroits sont encore accessibles sur Mars. Les contraintes sont les suivantes (site du JPL) :

  • sous les 500 m d’altitude
  • entre 30°S et 30°N de latitude
  • une ellipse de 20 km par 25 km mais qui pourrait être plus petite si l’équipe du projet demande que les ingénieurs développent la technologie (ce sera plus cher aussi  !)
  • et comme d’habitude, un endroit assez plat, avec pas trop de rochers à la surface, et pas trop de poussière non plus

Une réunion était organisée près de Washington DC en mai dernier pour discuter des sites envisagés. Plus de 30 sites ont été présentés au cours de la réunion, et E-Mars en a présenté pas moins de 4, devant un auditoire d’une centaine de scientifiques et quelques journalistes, et un « webitoire » d’une trentaine de personnes.

Les zones noircies sont trop hautes en altitude, les zones blanchies sont trop hautes ou basses en latitude. Les pastilles montrent les sites présentés à la réunion. [Grant & Golombeck, Mars 2020 landing site selection workshop, May 2014]
On retrouve des sites déjà étudiés ou présentés par E-Mars : Mawrth Vallis, Oyama Crater, Oxia Planum, Coprates Chasma.

Le but de la réunion était aussi de déterminer quels sites auraient la priorité pour obtenir de nouvelles données orbitales.

Suite de la sélection, juin 2015 !

European Planetary Science Congress 2013

Du 8 au 15 septembre dernier s’est déroulée la grande messe européenne de la planétologie : l’EPSC, édition 2013.

C’était au tour de Londres d’accueillir quelques 960 participants issus de 39 pays différents.  L’équipe eMars était bien présente avec pas moins de 3 présentations orales et un poster.

Benjamin Bultel a présenté un poster détaillant la méthode (résumé) mise au point pour traiter les données CRISM qui a permis de mettre en évidence la découverte de serpentine et de carbonates. Les détections ont été le sujet de la présentation orale (résumé).

Cathy Quantin a présenté les derniers résultats des travaux de thèse de notre sélénien Bertrand Trey (résumé). La thèse concerne la Lune aux premiers abords mais c’est toute la méthode de datation des surfaces planétaires qui est concernée.

L’âge absolu des surfaces de la Lune et de Mars pourrait bien être revu pour les derniers 500 millions d’années.

Cathy Quantin a présenté les récents résultats sur un modèle numérique permettant de remonter au taux d’érosion de la Mars primitive (résumé). L’idée est de déterminer si Mars a connu une période d’érosion active lié à la présence d’eau en surface mais aussi de savoir si cela a duré assez longtemps pour que la vie se développe.

En dehors d’eMars, il y a bien sûr les plus récents résultats que les équipes impliqués dans l’aventure de Curiosity ont pu nous montrer. Les 180 premiers sols de travaux nous ont donc été rapportés. Les résultats de ChemCam montrent pour la première fois des roches riches en feldspaths donc bien plus différenciées que ce que l’on avait observé jusqu’à aujourd’hui. L’instrument MAHLI qui avait fait parler de lui après l’observation de conglomérats a confirmé ses performances nous montrant des preuves supplémentaires de l’existence passée d’un lac dans Gale Crater. Globalement les résultats confirment la grande réussite de la mission et l’intérêt de la zone dans laquelle s’est posé le rover. Les espoirs sont maintenant tournés vers le mont Sharp au centre du cratère qui devrait nous en apprendre plus sur l’histoire de Mars quand Curiosity y arrivera dans quelques mois.

Réunion scientifique de l’équipe OMEGA/Mars Express

L’équipe scientifique de l’instrument OMEGA de Mars Express s’est rassemblée du 10 au 12 juin pour discuter des dernières études faites avec les spectro-imageurs martiens. La réunion s’est déroulée à Venise en Italie, 2 ans après la réunion précédente. Cathy, Anouck et Damien étaient présents.

L’occasion était particulière puisque ce sont les 10 ans du lancement de Mars Express ce mois-ci. En plus des études récentes, on a donc rappelé les principales découvertes faites avec l’instrument OMEGA, et la liste est impressionnante ! Depuis l’étude des glaces, du volcanisme, de l’altération aqueuse, des processus atmosphériques jusqu’à l’étude du satellite Phobos…

Anouck à la réunion OMEGA
Anouck présente ses résultats sur l’étude des détections d’olivine sur Mars

Etaient aussi invités des chercheurs des équipes ChemCam et SAM sur le robot Curiosity, qui nous ont montré les découvertes du rover au début de sa mission, ainsi que Philippe Lognonné à propos de la mission de la NASA Insight, un atterrisseur qui doit aller installer une sismomètre et une sonde thermique sur Mars en 2016.

Olivier Witasse et Jorge Vago de l’ESA sont également venus nous montrer les statuts de la mission Mars Express et du projet ExoMars.

Le retour de la réunion s’est vu un peu perturbé avec les grèves des contrôleurs aériens !

 

Rencontres Exobiologiques pour Doctorants 2013 (RED13)

La semaine dernière se déroulait les Rencontres Exobiologiques pour Doctorants 2013 (RED13, lien).

Organisé par la présidente de la Société Française d’Exobiologie (SFE, lien), Muriel Gardaud (lien),  et un autre membre : Hervé Cottin (lien).

Une vingtaine de doctorant ayant une thèse en rapport avec l’exobiologie dans des domaines extrêmement variés (chimie, biologie, physique et géologie) ont participés.

L’équipe eMars ne pouvait pas rater ça. En tant que doctorant travaillant dans la recherche d’environnements martiens favorables à l’apparition de la vie j’ai pu participer à cette école d’hiver.

Une semaine de cours couvrant toutes les facettes de l’exobiologie nous a donné un état de l’art et nous a présenté les diverses avancées dans ce large domaine ainsi que les pistes qui construiront la recherche de demain en exobiologie.

Cette semaine a permis de montrer une chose importante: l’exobiologie ne fait pas appel à une discipline en particulier. L’approche doit être pluridisciplinaire si l’on souhaite comprendre comment la vie peut apparaître et se développer, que cela soit sur la Terre, Mars, Titan et ailleurs.

Ce billet est une occasion de plus de remercier tous les acteurs ayant permis la réussite de cette école qu’ils fussent intervenants, doctorants ou organisateurs.

En espérant pouvoir participer à la suite de cette école l’année prochaine et pourquoi pas travailler un jour avec certaines personnes rencontrées au RED.

 

Pour les plus connecté d’entre nous : les cours seront bientôt en ligne (lien), une page facebook existe pour la SFE (lien) et pour connaître l’essentiel un compte twitter a « livetweeter » les cours (@SFExobio).

44ème Lunar and Planetary Sciences Conference

La 44ème Lunar and Planetary Sciences Conference de 2013 approche et l’équipe e-Mars sera cette année encore présente.  Cette fois pas d’oral  mais des posters.

L’un d’entre eux résumera les premiers résultats de la thèse sur la serpentinisation martienne (Lien vers le résumé)

Une nouvelle chaine de  traitement des données hyperspectrales sera présentée à la communauté scientifique et les détections de serpentines et de carbonates seront détaillées. Ces minéraux hydratés sont détectés dans des cratères. Ces structures étant des forages naturels pour les géologues, cela peut signifier que l’hydratation des roches martiennes a eu lieu en profondeur. De plus ces minéraux sont représentatifs de milieux hydrothermaux tels que les fumeurs noirs. Ces résultats posent donc la question de l’habitabilité du Mars primitif !

Ce LPSC sera aussi l’occasion de découvrir les premiers résultats du rover Curiosity puisque pas moins de trois sessions orales y seront consacrées.

Les résumés sont maintenant en ligne depuis près d’une semaine sur le site officiel de la conférence.

La LPSC2013 aura lieu du 16 au 22 mars 2013 et l’équipe eMars sera représentée par son doctorant et sa nouvelle post-doctorante Anouck Ody qui présentera ses derniers travaux de thèse sur l’évolution du volcanisme martien contraint par l’étude des données d’imagerie spectrales (Lien vers le résumé) et de l’analyse des météorites martiennes (Lien ver le résumé).

On pourra également y retrouver Harold Clenet qui y présentera un poster sur les minéraux mafiques sur la Lune (Lien vers le résumé) et co-présentera un autre poster sur un traitement de données hyperspectrales. (Lien vers le résumé).

Vous pourrez suivre les aventures de cette semaine sur twitter avec le mot-croisillon #LPSC2013.

Conférence Société Astronomique de Lyon

Samedi dernier, j’ai donné une conférence pour la Société Astronomique de Lyon à Saint-Genis-Laval. La conférence s’est très bien passée et je remercie chaleureusement Bernard Chevalier pour cette invitation.

Lors de ma présentation, après une introduction à l’exploration Martienne, je me suis concentré sur les différents type d’instruments envoyés en orbite autour de la planète. J’ai expliqué leurs fonctionnements et montré quelques exemples d’observations. Je me suis attardé un peu plus en détails sur la spectroscopie visible-proche infrarouge qui permet d’étudier la minéralogie. J’ai finalement terminé en présentant les résultats obtenus dans le cadre du projet e-Mars dans la région de Valles Marineris.

Ma présentation est en accès libre sur slideshare (moins les quelques diapositives contenant les résultats encore non publiés!) et visible directement ci-dessous.

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Congrès des doctorants 2012

La semaine dernière a eu lieu l’édition 2012 du Congrès des Doctorants du Laboratoire de Géologie de Lyon. Les doctorants planétologues du laboratoire (Benjamin Bultel, Bertrand Trey et Guilhem Aubert) ont pu présenter leurs travaux de thèse aux autres chercheurs. Au menu donc, des serpentines sur Mars, des cratères sur la Lune et des gullies martiennes. Bravo à eux pour leurs présentations!

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